1816-1817

  • Formation du cône de glace et du lac, suite à une poussée glaciaire.
  • Le lac se vide sans dommage le 27 mai 1817.

Avril 1818

  • Première observation rapportée. Le lac atteint 1/2 lieue de longueur.

Mai 1818

  • Dimanche de Pentecôte 10 mai: Ignace Venez, sur mandat du Canton du Valais, se rend sur l’éboulement et prépare le percement d’une galerie. Le lac monte fortement.
  • Lundi de Pentecôte 11 mai: début des travaux de la galerie d’écoulement par les deux extrémités, quelques 54 pieds au dessus de l’eau.
  • Jeudi 14 – Vendredi 15 mai: il tombe 2 pieds de neige fraîche, les travaux sont ralentis.
  • Samedi 16 mai: visite sur le chantier d’Escher de la Linth.
  • Lundi 18 mai: avalanche de glace sur le cône, miraculeusement sans faire de victime parmi les ouvriers (un bonnet perdu et un habit déchiré). Percement d’une galerie de secours pour évacuer les ouvriers qui pourraient être emprisonnés dans la galerie principale.
  • Dimanche 24 mai: le lac n’est plus qu’à 25 pied de l’entrée du tunnel. La galerie se remplit d’eau (probablement des infiltrations).
  • Mercredi 27 mai: première alerte. Une énorme masse de glace se détache du cône au fond du lac et remonte à la surface avec un fracas épouvantable. Tout le monde s’enfuit à Bonatchiesse.
  • Vendredi 29 mai: on essaie de vider la galeries de l’eau infiltrée en perçant un trou à l’aide d’une sonde de mine. La sonde est trop courte.

Juin 1818

  • Jeudi 4 juin: le temps est au froid depuis le début du mois et le lac est peu monté. Les deux équipes se rejoignent. La galerie de 198 m est percée. Comme elle est plus élevée en son milieu, il faut la niveler et l’abaisser car l’entrée est encore au dessus du niveau du lac.
  • Nuit du Mercredi au Jeudi 11 juin: pour la deuxième fois, d’énormes blocs se détachent avec un bruit épouvantable du fond du cône et remontent à la surface du lac.
  • Samedi 13 juin 22h00: l’eau commence à s’écouler. Deux blocs de glace obstruent la galerie. Jacob Aberlin les dégage, se fait emporter sur plus de 20 toises mais en réchappe miraculeusement sans blessure.
  • Samedi soir au Dimanche 14 juin 11h00: le lac continue de monter.
  • Dimanche au Mardi 16 juin: le lac diminue de plus de 30 pieds au fur et à mesure que la galerie, en s’érodant, s’abaisse. Seuls deux hommes restent en sentinelle. Venetz met en garde les villages. La chute d’eau à la sortie de la galerie creuse de plus en plus le cône vers l’amont, le tranchant ainsi en deux et affaiblissant la digue. Dans le même temps, l’eau commence à se frayer un passage à la base du bloc.
  • Mardi 16 juin 09h00: des craquements « terribles et alarmants » se font entendre, de plus en plus violents. Le cône de glace se fissure. Un groupe d’anglais accompagné d’un jeune dessinateur lausannois (un certain Piot) visitent les travaux sous la conduite de Venetz puis repartent vers la plaine.
  • Dans la journée: sentant la débâcle proche, Venetz et les ouvriers (sauf un certain Besse qui reste en observateur) se mettent en sécurité sur les hauteurs de Fionnay.
  • 16h30: un énorme craquement se fait entendre. La digue se rompe. La pression d’eau  a miné les sédiments à la base du cône de glace et déstabilisé celui-ci.
  • 17h00: le lac s’est complètement vidé de ses 18’000’000 de m3.
  • 17h10: la crue atteint Bagnes.
  • Après 17h00: les anglais, le dessinateur et leur guide se trouvent entre Sembrancher et Bovernier. Ils entendent une détonation terrible et voient déferler une masse de terre, de bois et d’eau. Ils échappent de justesse à l’inondation, mais leurs mules sont emportées et le dessinateur Piot a disparu.
  • Peu avant 18h00: les feux préparées au Mont-Chemin sont allumés. L’alerte est donnée à Martigny, mais trop tard.
  • 18h00: la vague envahit Martigny-Bourg.
  • 19h00: la crue est constatée à Saint Maurice.
  • 23h00: les flots atteignent le lac Léman. On retrouve le jeune Piot sain et sauf. Il s’était perdu dans la forêt!

 

Chronologie établie à l’occasion d’une conférence en 2010